February 2, 2023
France

La justice administrative rejette à nouveau le projet d’éolienne à Ouessant

France Bleu Breizh Izel | Mercredi 1 février 2023 | Par Typhaine Morin | francebleu.fr

La cour administrative d’appel de Nantes a rejeté ce mardi la demande d’annulation du refus de la préfecture du Finistère de délivrer à la société Phares un permis de construire pour une éolienne sur l’île d’Ouessant. C’est la troisième fois que cette demande est rejetée.

La cour administrative d’appel de Nantes souligne que l’éolienne serait visible de 38% du territoire de l’île de Ouessant © Maxppp – Marc Ollivier

Dans son arrêt, rendu public ce mardi, la cour administrative d’appel de Nantes rejette le recours déposé par le producteur français d’énergies renouvelables Akuo Energy. Dans le cadre du projet Phares (Programme d’hybridation avancée pour renouveler l’énergie dans les systèmes insulaires), l’entreprise demandait d’annuler le refus du permis de construire une éolienne sur l’île d’Ouessant. La cour administrative d’appel confirme donc l’arrêt rendu en première instance.

Site pittoresque classé

La juridiction administrative rappelle dans son arrêt la loi en vigueur “pour les sites pittoresques classés”, comme c’est le cas du littoral d’Ouessant et suit l’avis de l’architecte des bâtiments de France. En juillet 2020, il s’était dit défavorable à ce projet de construction car il serait de nature à “modifier substantiellement les vues sur ce paysage pittoresque classé”.

L’éolienne envisagée dans le cadre de ce projet Phares prévoit une hauteur totale de 67 mètres, “ce qui en ferait la deuxième construction la plus haute de l’île après la tour radar de 72 mètres, alors même que le phare de Stiff, haut de 32 mètres, du fait de son emplacement sur un terrain plus élevé, la dominerait de trois mètres”, souligne la cour administrative d’appel de Nantes. Par ailleurs, le terrain choisi est “situé sur une falaise préservée des constructions, située en surplomb immédiat du trajet des bateaux de passagers arrivant au port du Stiff depuis le continent”, l’éolienne présentant alors une hauteur correspondant environ “au double de celle des falaises littorales proches”. Les magistrats relèvent aussi que l’éolienne serait visible “de 38 % du territoire de l’île”, selon l’entreprise Akuo.

Transition énergétique propre

L’association “Vent De Bout”, qui contestait la requête de l’entreprise Akuo, se félicite ce mercredi de cette décision. “Il faut maintenant que le projet de transition énergétique propre à Ouessant soit repensé sérieusement par ceux qui en ont la responsabilité, (…) en concertation avec la population”, soulève l’association, qui milite pour un “raccordement par câble de l’île d’Ouessant au continent, solution retenue par toutes les îles de métropole, à l’exception singulière des trois îles de la mer d’Iroise”.

Ce projet s’inscrit dans le programme Phares, qui se décline en trois volets : deux hydroliennes, une centrale photovoltaïque et une éolienne, avec pour objectif d’assurer 65 % de la production énergétique de l’île d’Ouessant, alimentée actuellement par 1.600 tonnes de fioul importés du continent. Le maire d’Ouessant et la région Bretagne soutenaient ce projet d’éolienne. Comme le souligne le collectif Vent De Bout’, “l’affaire n’est pas close”. Le producteur d’énergies renouvelables peut encore se pourvoir devant le conseil d’État.


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