May 8, 2012
Quebec, Vermont

On veut avoir notre mot à dire

SARAH SAÏDI, La Tribune, 7 May 2012

STANSTEAD – Canadiens et Américains de Stanstead, Derby et Holland se sont regroupés près de la bibliothèque Haskell de Stanstead, hier après-midi, pour manifester contre le projet d’éoliennes à la frontière canado-américaine, initié par la compagnie américaine Encore Redevelopment.

Ils étaient plus d’une centaine, pancartes à la main, à manifester leur mécontentement envers ce projet qu’ils jugent dangereux et inacceptable.

Les citoyens de Stanstead craignent non seulement des répercussions dramatiques sur la valeur de leurs propriétés, mais appréhendent aussi les potentiels dangers pour la santé de vivre à si grande proximité d’éoliennes.

« En hiver, les pales accumulent de la glace et peuvent la projeter aussi loin que deux fois la taille de la bête », illustre le journaliste du Devoir, JeanFrançois Nadeau, dont le terrain se trouve à 240 mètres du site prévu pour les éoliennes. Des études font aussi état de plusieurs troubles liés aux infrasons émis par les éoliennes, tant chez les humains que chez les animaux.

« Ce projet va affecter toute notre communauté, on veut avoir notre mot à dire », a dit le maire de Stanstead. Là réside d’ailleurs le noeud du problème. L’entreprise Encore Redevelopment respecte les normes de distances du côté américain, mais on lui reproche de passer outre les opinions et la sécurité des Canadiens. « Nous avons reçu une lettre pour nous inviter à nous prononcer sur le projet, mais elle est arrivée après que la consultation publique avec Encore Redevelopment a eu lieu », déplore Christian Grenier, un citoyen de Stanstead dont la maison pourrait bientôt se retrouver à quelque 400 mètres d’un groupe d’éoliennes d’environ 130 mètres de hauteur.

Une occasion de s’informer

Animée par Jean-françois Nadeau, la rencontre a aussi donné l’occasion aux citoyens de Stanstead, Derby et Holland d’obtenir plus d’information sur les dangers potentiels de vivre à proximité d’éoliennes. Plusieurs intervenants et spécialistes des deux côtés de la frontière se sont adressés à la foule ce sujet. Steve Therrien, un résident de Sheffield, au Vermont, a notamment partagé sa propre expérience. Après six mois à vivre à côté d’une éolienne, il raconte être en train de s’épuiser à petit feu.

La défaite n’est pas une option pour les résidents de Stanstead. « On n’a pas les moyens de perdre ce combatlà », a lancé Jean- François Nadeau.

Le maire de Stanstead se dit d’ailleurs confiant que leurs démarches portent leurs fruits. Il a entendu dire que certains investisseurs songeaient à se retirer du projet. « Ça augure bien pour nous. Notre groupe d’appuis grossit tous les jours et beaucoup de politiciens se sont engagés à nous aider », souligne-t-il.


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