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Un vent de colère souffle sur les éoliennes du Lomont [An angry wind blows over Lomont wind turbines]
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Pour des raisons de santé publique, économiques et écologiques, deux associations rejettent en bloc le projet de constructions de quatre éoliennes. Pour le promoteur et le maire de la commune concernée, tout cela n’est que du vent.
[For reasons of public health, economics, and ecology, two associations completely reject planned construction of four wind turbines. For the promoter and the mayor of the affected community, it’s just the wind.]
Les opposants à l’implantation d’éoliennes sur les crêtes du Lomont ne baissent pas les bras. Les associations Lomont en danger (Aled) et Mouvement Franche-Comté (MFC) ont déposé une requête en référé auprès du tribunal administratif de Besançon contre la mairie de Vyt-lès-Belvoir et la préfecture du Doubs : « Pour raison de menace sur la santé des habitants en ce qui concerne les quatre éoliennes prévues sur la commune de Vyt-lès-Belvoir dont l’implantation est prévue à 700 mètres des habitations », argumente Jean-Philippe Allenbach, le président du MFC créé en juin 2006, alors que le permis de construire des éoliennes avait déjà été signé par le préfet du Doubs, en février 2005.
[Opponents of erecting wind turbines on the ridges of Lomont are not laying down their arms. “Lomont en danger” and “Mouvement Franche-Comté” (MFC) have filed a request with the administrative court of Besançon again the Vyt-lès-Belvoir mayor’s office and the Doubs préfecture: “Becaue of the threat to the health of residents, we are concerned about the four wind turbines planned for the commune of Vyt-lès-Belvoir which will be 700 meters from homes”, argues Jean-Philippe Allenbach, president of MFC, which was created in June 2006, when the construction permits for the turbines were already signed by the prefect of Doubs, in February 2005.]
Mais Jean-Philippe Allenbach s’appuie sur un rapport de l’Académie de médecine publié en mars 2005 qui recommandait « que soit suspendue la construction des éoliennes d’une puissance supérieure à 2,5 MW situées à moins de 1 500 mètres des habitations ». Certes, les quinze éoliennes du Lomont ont une puissance de 2 MW, mais comme le mentionne ce même rapport, le bruit « peut avoir un impact réel, et jusqu’ici méconnu, sur la santé de l’homme […]. Il est démontré qu’une agression sonore permanente ou intermittente […] augmente le risque d’hypertension artérielle et d’infarctus du myocarde ».
[But Jean-Philippe Allenback is supported by a report from the Academy of medicine published in March 2005 which recommended “that construction of wind farms larger than 2.5 MW less than 1,500 meters from homes should be stopped”. … As mentioned in this report, noise “is able to have a real impact, until now underestimated, on human health …. It has been demonstrated that permanent or intermittent sound intrustion … increases the risk of arterial hypertension and myocaridal infarction”.]
Notons que la société allemande RISP (Retexo International Sales Promotion), un des leaders actuels de la technologie éolienne tient elle-même à dégager sa responsabilité vis-à-vis des promoteurs en leur interdisant officiellement d’installer des éoliennes à moins de 2 km des habitations.
[Let us note that the German trade association RISP, one of the leaders of wind turbine technology, hold for themselves the responsibility of officially prohibiting promoters to install wind turbines less than 2 km from homes.]
D’autres études médicales et scientifiques font dire à Jean-Philippe Allenbach : « Il faut appliquer le principe de précaution. La construction des quatre éoliennes doit être suspendue dans l’attente d’une étude d’impact sanitaire dont le coût serait très modeste par rapport au coût du projet qui s’élève à 44 millions d’euros ».
[Other medical and scientific studies compel Jean-Philippe Allenbach to say: “One must apply the precautionary principle. The construction of four wind turbines must be halted while waiting for a study of the health impact, which would cost very little for a project that has raised 44 million euros.]
« Une procédure administrative inadaptée » [“An inadequate administrative procedure]
Il ne fait donc aucun doute selon lui que, « quand le permis a été octroyé les informations scientifiques et médicales étaient erronées ». Le président du MFC va jusqu’à dire que « la procédure d’enquête publique était viciée ; c’était l’anarchie la plus complète ! ».
Pour le prouver, Jean-Philippe Allenbach ressort un rapport du ministère de l’Equipement, daté du 15 décembre 2004, qui mentionne « une prolifération de demandes de permis de construire, sans qu’une réglementation adaptée et une méthodologie pour traiter ces demandes aient été préalablement définies ». Bref, une « procédure administrative inadaptée », lit-on dans ce document, qui aurait conduit à prendre des décisions « dans l’urgence » et qui « ne conduisent pas à un choix d’espaces susceptibles d’accueillir dans de bonnes conditions des fermes éoliennes ».
Et le contexte économique et écologique dans tout ça ? Jean-Philippe Allenbach répond d’emblée : « L’information que vous donnez dans La Terre de chez nous du 6 octobre selon laquelle “ ces quinze éoliennes produiront de l’électricité qui sera revendu à EDF pour alimenter ensuite 25 000 personnes du secteur ” relève plus d’une publicité mensongère émanant du promoteur que d’une information objective. L’électricité d’origine éolienne une fois revendue à EDF est ensuite forcément réexportée puisque la France produit 15 à 20 % de trop chaque année par rapport à sa consommation. L’électricité produite sur le Lomont ne servira donc pas à “alimenter le secteur” mais tout simplement à grossir le montant de nos exportations. Le prix de revient de l’électricité des éoliennes étant trois fois supérieurs à celui du marché, les éoliennes ne sont rentables que du fait qu’EDF s’est engagée à l’acheter jusqu’en 2015. Dès lors quid en cas de privatisation d’EDF ? C’est à cause de cette fragilité financière que le préfet a refusé les éoliennes sur le Crêt Monniot. »
« Une activité polluante » [“A polluting activity”]
« La production d’un parc éolien ne peut être qu’exportée, confirme le rapport du ministère de L’Equipement, elle ne participe pas à la réduction de l’émission en France des gaz à effet de serre ».
[“The production from a wind energy park can only be exported, confirms the (15 Dec. 2004) report from the minister of equipment, it does not contribute to the reduction of French greenhouse gas emissions.”]
Jean-Philippe Allenbach va plus loin. A l’entendre, il s’agirait « d’une activité polluante ». « L’électricité ne se stocke pas, dit-il, on fonctionne à flux continu. Mais il n’y a pas toujours du vent, et surtout sur le Lomont. Quand ce sera le cas, il y aura derrière des centrales thermiques qui cracheront du CO2 à tire-larigot ».
[Jean-Philippe Allenbach goes further. As understood, it was a a question “of a polluting activity”. “Electricity is not stored, he says, it is in a continuous flux. But there is not always wind, especially on Lomont. When that is the case, it will be backed up by thermal power plants spitting out CO2.”]
Reste les retombées financières qui seront loin d’être négligeables pour les petites communes rurales concernées (Solemont, Vyt-lès-Belvoir, Vallone, Neuchâtel-Urtière et Feule). Jean-Philippe Allenbach est septique. « Quand on discute business, on discute ! le promoteur Eole-Res va toucher entre cinq et dix millions d’euros. Par rapport à ça, les communes gagnent trois fois rien ».
« Ce sont des ignares » [“They are ignoramuses”]
Robert Vernerey, le maire de Vyt-lès-Belvoir rétorque que les opposants arrivent un peu trop tard. « Ils avaient six mois pour déposer un recours quand le permis de construire a été signé, personne ne l’a fait. Je ne vois pas comment on pourrait stopper un projet de 44 millions d’euros surtout que toutes les réunions publiques se sont bien passées, même avec les écologistes, et que la commission d’enquête, la Diren, l’Ademe et tous les autres étaient d’accord à l’unanimité. »
[Robert Vernerey, mayor of Vyt=lès-Belvoir, retorts that the opponents come a little late. “They had six months to file an appeal when the the construction permit was signed, nobody did. I don’t see how they can stop a 44-million-euro project approved at every public meeting, even by environmentalists, and that the commission of inquiry, Diren, Ademe, and all the others were in unanimous accord.”]
Depuis que le chantier a démarré deux éoliennes sont sorties de terre à Solemont, une à Feule, deux à Neuchâtel-Urtière et deux sont en chantier à Vallone. Il se terminera par la construction de quatre nouvelles machines à Vyt-lès-Belvoir. Au tribunal administratif de Besançon de trancher…
« La discussion est close », selon Jean-Pierre Laurent, le responsable de l’agence Eole-Res à Besançon qui contestent les propos des opposants sans langue de bois. « Ce sont des ignares, lâche-t-il, Aled c’est deux pelés et trois tondus qui n’y connaissent rien et concernant Allenbach, j’ai une très faible opinion de ce monsieur qui a des arguments populistes. Il faut qu’il sache qu’en produisant 30 MW d’électricité il n’y a pas un 1 KW d’énergie fossile installée. » Et Jean-Pierre Laurent de demander au président du MFC de lui apporter les preuves de la construction d’une centrale thermique dans le secteur.
Il assure ensuite que ses propos ne relevent pas de la « publicité mensongère ». « On va injecter, grâce aux éoliennes, de l’électricité au niveau des postes EDF de Pont-de-Roide et de l’Isle-sur-le-Doubs qui alimenteront la population locale. Il y a largement de quoi couvrir les besoins en électricité pour plus de 25 000 personnes. Si le vent venait à manquer, on compléterait avec le système classique, mais c’est toujours ça de moins de nucléaire ! », appuie Jean-Pierre Laurent.
Quant au rapport du ministère de l’Equipement sur lequel s’appuie Jean-Philippe Allenabach, il aurait était rédigé d’après le responsable de la société Eole-Res de Besançon « par une seule personne et contesté par le ministre ».
Fabrice Colombani
27 octobre 2007
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